Salut à tous les curieux et les passionnés ! Ce 17 juin 2025, le Médiacampus de Nantes vibrait pour la 4ᵉ édition de Mobilis in Mobile, la seule journée en France entièrement dédiée à toutes les technos mobiles 😎 et croyez-moi, l'ambiance était électrique ! Oubliez les conférences soporifiques, ici, on était dans le vif du sujet avec une bonne dose de fun et d'échanges.
Une Ambiance au Top !
Dès l'arrivée, on se retrouve pour une journée différente ou toutes les techno et toutes les tendances ont leur voix au chapitre. L'espace était bien agencé, avec des coins détente pour réseauter, des stands pour découvrir les nouveautés et les partenaires, et bien sûr, une foule de personnes motivées à l'idée d'apprendre et de partager. C'était un joyeux mélange de passionnés, tous réunis autour d'un même objectif : l'innovation et la mobilité. On a pu échanger des idées, rire un bon coup, et même se lancer quelques défis amicaux. Bref, l'atmosphère était légère et propice à la créativité.
Les interventions qui ont marqué !
On a eu droit à des intervenants motivés, qui ont su nous captiver avec des présentations variées et souvent inattendues. Voici un petit aperçu de ce qui a retenu notre attention :
🎤 Tour d’horizon des conférences clés
1. L'intervention de Guillaume : "déGAFAMisation d’un smartphone"
Guillaume Wolf nous a embarqués dans un voyage fascinant au cœur de nos smartphones dans une tentative de lutter activement contre l'obsolescence programmée, l’empreinte environnementale croissante et la surconsommation numérique. Comment se passer des GAFAM pour tous les services que nous utilisons quotidiennement et qui font de nous des produits embasés, suivis, épiés… y compris par le système d’exploitation?
Le point de départ ? Une mise à jour de slack qui annonce que l’application ne sera bientôt plus disponible pour son téléphone. Pourquoi ? Une version d’Android trop ancienne. Mais pour Guillaume, ce n’est pas le moment de changer de téléphone. Il fonctionne encore très bien et correspond à son usage. Il décide alors d’installer une ROM custom. C'est-à-dire une version alternative d’Android, souvent communautaire. L’intérêt, c’est que ces versions offrent souvent un support plus long que les constructeurs. On bénéficie alors des dernières mises à jour d’Android et on ne jette pas son téléphone.
Mais pour Guillaume, c’est le déclic : est-il possible d’utiliser son téléphone sans les applications des GAFAM ? (Facebook, Instagram, Whatsapp, Amazon, etc.). Une des premières surprises est apparue à l’installation de la ROM custom. Il est demandé à l’utilisateur s’il souhaite installer les Google Play Services, qui offrent des outils pour les développeurs. Guillaume a choisi de ne pas les installer. Et c’est là que le bât blesse : plusieurs applications refusaient de s’exécuter sans ce kit. Même des applications de service public (!).
Pour le reste, Guillaume fait la démonstration que des alternatives existent pour chaque application. La complexité réside plutôt dans le fait de ne pas s’isoler. En effet, les applications précédemment citées sont largement utilisées par la population. Cela représente alors un réel coût de convaincre ses proches d’utiliser des alternatives.
Un talk rafraîchissant qui montre nos dépendances aux géants du web. Le replay est disponible ici.
2. Cache & PWA : les secrets des Service Workers
Jean‑François Garreau (SFEIR) a exploré en détail les stratégies de mise en cache pour les PWA via Service Workers : Cache‑Only, Network‑First, Stale‑While‑Revalidate, etc., avec un focus sur Workbox pour simplifier tout ça
3. Clean architecture & modulaire avec Flutter
Benoit Fontaine (Septeo) revient sur les différentes phases qui ont permis l’amélioration des réflexions autour de la qualité des développements, du Software Craftsmanship et de la mise en œuvre des projets (toujours plus gros, toujours plus chers et plus incontrôlables en termes de qualité, coûts et délais).
A la base des évolutions récentes, le DDD Domain Driven Design où l’idée est de remettre le métier au centre de l’application en étant le plus agnostique possible à tous les frameworks. Ce sont ces réflexions qui ont été à la base de l’émergence de clean archi ou de l’archi hexagonale. Après avoir rappelé le sujet de l’injection de dépendance dans les apps et présenté des outils fréquemment utilisés sur flutter (exemple à la clé), ainsi que les notions de streams, Benoit rappelle l’intérêt de l’automatisation des tests en se basant sur Gherkin et montre l’outil bdd_widget_test pour Flutter qui permet de générer les différentes steps de tests à partir des scenarios utilisateur validés par avance comme étant la DOD de la fonctionnalité.
Benoit nous a enfin présenté un starter kit Flutter combinant VIPER + BLoC + TDD/BDD (avec Gherkin) disponible sur github. Le but ? Avoir à disposition un projet flutter préconfiguré et simplifié, combinant ainsi modularité et maintenabilité "in a box".
A retrouver en intégralité ici
4. Accessibilité interactive
Fanny Demey (freelance & experte accessibilité) a offert un quiz ludique sur l’accessibilité mobile pour les non-voyants. Des techniques approfondies, utiles au-delà des simples alt-textes avec, pour la motivation, un petit cadeau pour la ou le meilleur(e) joueur(euse).Avec des exemples bien clairs, des situations édifiantes et des solutions pratiques au travers de lignes de code à appliquer immédiatement, Fanny nous sensibilise avec dynamisme et humour sur les meilleures pratiques de l’effort d’accessibilité à appliquer à nos applications. Que ce soit au travers de réflexions simples (optimiser l’ordre de lecture, faciliter la navigation au travers par exemple des niveaux de titres, le merge des composants, ou les customs actions liées aux lecteurs d’écran etc…) ou de guidelines et solutions à appliquer stricto sensu, ce sont des boites à outils extrêmement pratiques qui permettent de penser différemment dès la conception d’une page ou d’une nouvelle fonctionnalité afin que ces solutions deviennent des automatismes en tant que développeur, UX/UI, Product Manager ou Owner.
A retrouver en intégralité ici
5. Table ronde : RGPD & compliance
La table ronde animée par Claire Sivadier (Deezer) et co‑animée par des experts d’Axeptio, SNCF Connect & Nickel ont successivement pris la parole afin de démystifier les notions liées aux RGPD, DMA, protection des données etc...En france, depuis la création de la CNIL dans les années 70 jusqu’au RGPD européen ou l’AAT (App Tracking Transparency) côté Apple, la question de la donnée personnelle est plus que jamais au centre de la réflexion des équipes tant Marketing que technique. Que sont au final les données personnelles, qu’est ce que la collecte de données, quand et pourquoi demander le consentement des utilisateurs, et le conserver? Concrètement aussi, comment transformer les contraintes réglementaires et parfois techniques variées en opportunités produit et optimisations en respectant les restrictions légales.Une table ronde particulièrement intéressante et instructive à revoir ici.
6. Sur les coulisses de Flutter
Thessalène Jean‑Louis (Ippon) s’est plongée dans les rouages internes de Flutter — du widget tree à l’Element tree, jusqu’au rendering pipeline — pour mieux comprendre comment les pixels finissent par s’afficher à l’écran à partir des widgets définis dans le code.
Elle a commencé par poser les bases : qu’est-ce qu’un widget ? qu’est-ce qu’un state ? Ces notions fondamentales permettent ensuite de dérouler la mécanique bien huilée de Flutter, composée de trois arbres distincts (Widget, Element, Render). Grâce à cette architecture, Flutter transforme des objets immuables (widgets) en éléments interactifs et optimisés, sans effort apparent du développeur.
Cette optimisation passe notamment par une gestion fine de la mise à jour de l’interface, en minimisant les reconstructions inutiles grâce à une séparation claire entre la description (Widget), l’instance (Element), et le rendu (RenderObject). Le tout s’insère dans une pipeline de rendu particulièrement performante.
Et ce n’est pas tout : le moteur de rendu a lui aussi évolué, avec le passage de Skia à Impeller, désormais embarqué par défaut dans Flutter. Résultat : un rendu encore plus fluide, des performances accrues, et toujours moins de complexité pour le développeur. On manipule des blocs Lego que sont les widgets immuables, et Flutter se charge de transformer tout cela en interfaces réactives et ultra fluides.
Mais pour celles et ceux qui veulent aller plus loin et tirer le meilleur de leurs apps Flutter, Thessalène a aussi proposé d’explorer des concepts avancés :
- utilisation stratégique des const pour limiter les reconstructions,
- usage de RepaintBoundary pour isoler certaines zones du rendu,
- mise en place du lazy loading,
- ou encore gestion fine du cache d’images.
Bref, un retour aux fondamentaux, enrichi de spécificités propres à Flutter, pour coder malin et performant.
Un talk passionnant à retrouver en intégralité ici
7. Défi "Accessibilité au bout des doigts"
Franchement, cet atelier était assez marquant ! Animé par l'équipe Zenika (Océane Gillard et Patrice de Saint Stéban), on a pu mettre la main à la pâte. Et quel meilleur moyen de s'imprégner de ces difficultés que d’expérimenter en vrai l’utilisation d'une application de notre choix en condition de handicap. Autrement dit, avec notre application favorite, essayer de naviguer en utilisant le Voice Over, les divers outils de navigation et de contrôle proposés par les OS natifs (swipes, scrolls, déplacement, saisie au clavier, 1/2/3 doigts, rotor etc…). Edifiant pour ceux qui ne sont pas accoutumés au A11Y. Cela permet aussi en tant que dev ou d’UX/UI d’être sensibilisé à la fois à la simplicité des parcours, des funnels etc… et des choix simples que l’on peut mettre en œuvre pour faciliter la lecture, l’utilisation d’une app et d’en améliorer de fait d’usabilité que ce soit pour les valides ou les personnes en situation de handicap.
Quelques exemples :
- Ne pas vocaliser les images ou éléments décoratifs ou inutiles
- Ne pas faire porter l’information qu’au travers de la couleur
- Permettre d’annoncer les éléments importants en premier (et non l’ordre de lecture initial qui peut ne pas être pertinent)
- Utilisation des “rôles” pour chacun des éléments (bouton, lien etc…)
- Regrouper les éléments pertinents (liste par exemple) sous un même label…
C'était rapide, efficace, et on est tous repartis avec de nouvelles compétences (ou du moins, l'envie d'en apprendre plus !). En outre, les règles de l’European Accessibility Act du 25 juin 2025 rend plus salée les amendes et le périmètre des entreprises concernées.
Le replay est disponible ici.
8. L’avenir des développeurs
Greg Lhotellier fait un point après plusieurs années de chamboulement que ce soit sur les aspects géopolitiques, économiques, sanitaires, etc., et de l’impact sur notre marché. Il constate qu'au cours de la période COVID, la demande de développeurs était extrêmement forte, entraînant des salaires très élevés. Cependant, depuis, les courbes se sont inversées.
Les investissements dans l’informatique et la manière d’investir ont baissé et changé. Désormais, on recherche un retour sur investissement beaucoup plus rapide (on peut penser à la métrique ARR - Annual Recurring Revenue, ou MRR - Monthly Recurring Revenue). Nous sommes passés d’une économie de tension liée au manque de profils à une offre pléthorique et une inversion des rôles.
À cela s’ajoute l’irruption en fanfare de l’IA et du développement assisté. Greg alerte sur le fait que nous, les développeurs, ne sommes pas parmi les métiers les plus appréciés. En effet, nous coûtons extrêmement cher et nous sommes un milieu difficile d’accès. Même si les mentalités ont évolué en proportion sur la vision de l’informatique, économiser des développeurs représente des économies substantielles. À cet égard, l’IA représente à la fois un risque pour les professionnels du développement et une opportunité d’économies pour tous les décideurs. En effet, l’IA accélère sur certains cas d’usages suffisamment les développeurs pour limiter son recrutement. Sur d’autres, on peut même se demander si les développeurs sont encore bien nécessaires. Pensons par exemple à l’intégration d’une landing page simple à partir d’une maquette figma. C’est rarement parfait du premier coup mais quel temps économisons-nous? Comment est-ce que cela sera à l’avenir avec des modèles plus performants?
Faut-il redouter ou accompagner cette révolution ? Greg insiste sur plus que jamais nous devons nous intéresser à notre écosystème et étendre nos compétences. Il nous invite à rencontrer d’autres professionnels, à échanger et à prendre cette nouvelle vague.
Pas de replay pour cette conférence, on vous invite à contacter Greg !
9. Flawless Xcode Migrations: Accelerating Upgrades in Large-Scale Organizations
Radu travaille chez Qonto. Ils sont aujourd’hui vraiment nombreux : plus de 60 développeurs par plateforme mobile (iOS et sur Android). Il nous a présenté leur processus de migration des versions de Xcode pour leur organisation.
Enjeux
Les montées de version de Xcode présentent à la base plusieurs soucis : elles comportent des breaking changes, elles peuvent tirer de multiple types de dépendances, le cache peut ensuite être corrompu…et en résumé cela génère de la perte de temps et de la frustration.
D’autres problèmes étaient présents : en cas de migration instable ou incomplète, le pipeline de CI/CD pouvait casser. Les 60 développeurs répartis en équipe pouvaient aussi travailler sur des versions de Xcode différentes, conduisant à des configurations aussi différentes et donc des incompatibilités entre équipes.
Enfin, la synchronisation entre équipes lors des migrations était complexe : comment partager la connaissance ? Comment ne pas se fatiguer à aller chercher l’information sur les nouvelles versions de Xcode et leur mise en place ? Comment se synchroniser entre équipes ? Comment maintenir la documentation ?
Objectifs
Le but de Radu et de son équipe était de prendre en charge et de refondre le processus de migration. Ils ont adopté plusieurs approches :
- La création de scripts de migration pour guider en pas à pas les développeurs, en utilisant aussi des commandes make
- La création de tableaux d’analyse d’impact pour chaque migration pour identifier les étapes clés pour passer dans la nouvelle version
- La migration “à blanc” de Xcode sur des répertoires git propres à l’équipe de Radu avec identification des problèmes
- L’utilisation de danger dans les pull requests pour automatiser une partie du travail de relecture
- Du beta testing en amont sur l’application avec l’exécution de plusieurs types de test (compatibilité avec la plateforme, snapshot testing pour la non régression visuelle, etc.)
- Une communication proactive avec des channels slack dédiés et la récolte de feedbacks des développeurs pour s’améliorer. Par exemple : demander ce qu’ils pensent du nouveau processus de migration.
Tous ces objectifs avaient pour but ultime de ne créer aucun délai additionnel dans le quotidien des équipes en cas de migration.
Résultats et prospective
Objectif atteint pour Radu et son équipe. Demain ils pourront automatiser d’autres processus et ils espèrent profiter des avancées de l’IA pour améliorer davantage les migrations !
Merci à lui pour cette présentation que vous pouvez retrouver en replay ici
En résumé
Mobilis in Mobile, c’est bien plus qu’une succession de talks : c’est une parenthèse inspirante pour toutes celles et ceux qui vivent mobile au quotidien. On y vient pour se confronter à la tech, s’enrichir via les retours d’expérience, rencontrer la communauté… et repartir boosté.
Si tu développes pour mobile (Flutter, Kotlin, KMP, RN, iOS, Android, PWA…) ou que tu travailles sur design, accessibilité, ou stratégie digitale mobile, ne rate pas l’édition 2026 !
Un immense merci à tous les organisateurs de Mobilis in Mobile pour cette journée incroyable à Nantes et plus particulièrement nos Ippons Nantais & Tourangeaux (Willy ROUVRE, Thomas BOUTIN & Antoine POUSSE). Si vous avez manqué cet événement, pas de panique ! Gardez l'œil ouvert pour la prochaine édition, ça vaut vraiment le coup.
Pour revivre l'événement grâce aux captations, n'hésitez pas à consulter le site ici :
On se dit à très vite pour de nouvelles aventures !
Pourquoi cette journée fait sens
- Mix tech & retours terrain : que ce soit natif, cross‑platform, PWA ou IA, tout le spectre est couvert.
- Pratique et participatif : ateliers, débats, diagnostics – et même du jeu : ça booste les échanges et l’apprentissage.
- Accessibilité & RGPD à l’honneur : des sujets souvent périphériques ici mis en lumière.
- Communautaire : une journée un peu festival mobile, où sponsors, bénévoles, speakers et participants font tout pour créer un esprit d’échange convivial et pro.
- Ludique aussi : Un jeu style Escape version mobile nommé Airscapers, orchestré par Yann Huriez a rythmé les pauses durant le journée – un moment fort apprécié avec un enjeu et un prix remis lors de la keynote de fin.