Le soleil se lève seulement sur 2024 mais l’innovation ne prend pas de congés en fin d’année. La blockchain, nouvelle technologie marquante dans l’océan bleu de l’innovation, n’a jamais cessé d’altérer l’avenir du paysage numérique. Malgré le ralentissement des investissements inhérents aux hausses de taux mondiales, malgré une nouvelle brique dans l’avènement de l’intelligence artificielle générale avec l’arrivée de ChatGPT, malgré tout cela, la blockchain ne cesse d’avancer, d’évoluer, d’innover même.
Builders are building.
On retrouve souvent cet aphorisme dans ce qu’on appelle le bear market ou l’hiver crypto. Il n’est pas vide de sens. Bien au contraire, d’ailleurs, puisque ce sont principalement les avancées des deux dernières années qui m’amènent à avoir de l’ambition pour la blockchain en 2024.
Ainsi, vous vous apprêtez à plonger au cœur de la disruption de ces tendances. Nous explorons comment elles ont émergé, leur impact actuel et la manière dont elles pourraient continuer à transformer notre monde. De la tokenisation à l'essor des ETF Bitcoin, en passant par l'intégration de l'IA et les avancées vers un Web3 plus accessible, chaque tendance est une pièce du puzzle d'un avenir blockchain plus intégré et innovant.
Je vous disais que l’innovation ne prend pas de congés. C’est donc en toute logique que nous allons commencer par une première partie traitant des tendances émergentes de la fin d’année 2023.
Tendances émergentes de 2023
L’actualité blockchain n’était pas pauvre au quatrième trimestre, loin de là. Et si les notions de tokenisation d’actifs ou d’ETF pour Bitcoin ne vous disent rien pour l’instant, celle de l’intégration de l’intelligence artificielle dans la blockchain a davantage de chances d’allumer une petite étincelle de curiosité. Dans tous les cas, ce sont ces trois tendances que nous allons voir dans cette partie, à commencer par…
La tokenisation d’actifs
Vous pourriez trouver l’anglicisme barbare et vous auriez raison. De prime abord, cette tendance fait d’ailleurs davantage penser à de la finance, mais non ! Nous sommes sur un blog technologique pardi ! Commençons par une définition, voulez-vous ?
Je vais tâcher de rester succinct, nous n’en sommes qu’au début de notre programme. Vous souvenez-vous des NFTs ? Oui, je parle des singes avec une tête de zombie qui jouait sur l’aspect communautaire pour être vendus plus chers qu’un duplex parisien. Or, les apparences sont souvent trompeuses lorsqu’il s’agit d’innovation. Vous serez peut-être rassurés de lire que, finalement, le problème ne venait pas de la technologie des Non Fungible Tokens.
Pour rappel, un NFT permet de cristalliser de la valeur numérique. Et non, on ne savait pas le faire avant, aussi surprenant que ça puisse paraître.
Autre rappel, le paroxysme des NFTs a été atteint courant 2020, pendant qu’une grande partie de l’humanité se baladait chez elle en jogging et chemise pour aller se servir un café à la cuisine entre deux Zoom. Certains d'entre eux, cependant, ont su rendre ce temps utile en imaginant des cas d'usage bien plus pertinents de cette technologie. Je pense notamment à l’association d’objets physiques à des NFTs, loin, très loin du métavers. C’est ce qu’on a appelé par la suite les RWA pour Real World Assets. Et puisqu’un exemple vaut parfois mille mots, voici trois exemples de trois secteurs différents, respectivement l’immobilier (RealT), le crédit (Maple) et la musique (Royal).
Et j’en ai fini des définitions. Alors qu’est ce que la tokenisation d’actifs ? En fait, c’est exactement ce que je viens de vous expliquer sur les RWA. Nous verrons par la suite ce que seront les tendances de 2024 grâce à des avancées technologiques de 2023. Mais la tokenisation d’actifs est une tendance de la fin d’année dernière qui voit le jour grâce à une innovation datant de 2019 ! C’est un temps extrêmement long dans le monde de l’innovation.
En définitive, la tokenisation d’actifs permet tout simplement de lier des actifs financiers réels et plus ou moins accessibles au grand public à la blockchain pour ainsi profiter des bienfaits de cette dernière, à savoir :
- la transparence et la sécurité car toute transaction sur une blockchain suffisamment décentralisée est, par essence, immuable et traçable dans les registres qui constitue cette blockchain;
- l’augmentation de la liquidité provoquée par un fractionnement d’actifs traditionnels illiquides (l’immobilier comporte d’excellents exemples comme RealT mentionnée plus haut ou le français Bricks);
- une plus grande accessibilité puisque les barrières à l’entrée tombent en même temps que l’illiquidité des actifs.
- l’automatisation de processus grâce aux smart contracts, notamment la distribution de dividendes ou la vérification de conformité de documents.
Il est évident qu’il reste de nombreux défis à cette tendance pour se démocratiser pleinement. La régulation, bien qu’en constante amélioration, reste contraignante en fonction des pays. L’interopérabilité, sujet dont je me soucie particulièrement, est également un enjeu qui permettrait à des actifs sur différentes blockchains de s’échanger plus aisément qu’aujourd’hui. L’attrait des actifs financiers, enfin, principalement en Europe, est un autre verrou à faire sauter.
La tokenisation d’actifs est probablement l’une des deux plus importantes narratives de la fin d’année 2023 et elle le sera surement encore pour la première moitié de 2024 tant l’adoption par une masse critique de cette technologie permettrait un bon en avant de l’appréciation de la blockchain par tout un chacun.
En outre, et vous l’aurez compris à la tournure de ma précédente phrase, il existe une seconde tendance qui a inondé les médias spécialisés durant l’année 2023.
Un ETF Bitcoin chez Oncle Sam
Je ne pouvais faire un article sur les tendances sans parler de cette actualité qui fait frémir tant les marchés financiers que les aficionados de blockchain. Les plus grandes sociétés d’investissement de la planète bataillent depuis des mois avec la Security & Exchange Commission, chargée de réglementer les marchés financiers aux États-Unis.
Il ne vous aura pas échappé que nous abordons ici une tendance toute financière. J’en profiterai donc pour ne pas m’étendre beaucoup plus sur le sujet afin de rattraper mes longueurs de la partie précédente. Néanmoins, je trouve important de noter quelques enjeux technologiques à cette avancée toute pécuniaire.
En effet, il est de notoriété publique que la blockchain Bitcoin ne peut supporter que jusqu’à 7 transactions par seconde (tps). Si on compare ce chiffre à celui de la blockchain Ethereum, sa principale concurrente, le chiffre grimpe péniblement à 15 tps. Je rappelle cependant que l’objectif de cette dernière n’est pas de concurrencer le système monétaire international, contrairement à Bitcoin. Quoi qu'il en soit, ces deux chiffres sont ridicules à l’échelle de ce que propose un réseau comme VISA et ses 65000 tps annoncées.
Un défi évident qui se poserait face à l’arrivée d’un ETF Bitcoin serait alors logiquement la gestion du trafic sur son réseau. Heureusement, des solutions existent avec, en tête de file, une blockchain de deuxième couche basée sur Bitcoin : le Lightning Network, et son million de transactions par seconde estimé. Spoiler : c’est suffisant pour gérer l’arrivée massive d’investisseurs sur la blockchain principale qu’est Bitcoin.
Je répéterai en guise de conclusion pour cette partie que cette tendance, bien qu’essentielle, traite plus du financier que du technologique. Je me contenterai donc de vous inviter à consulter les ressources ci-dessous pour approfondir ce sujet s’il vous intéresse, avant d’avancer vers la troisième et dernière tendance ayant émergée en 2023.
L’intégration de l’IA
Je me passionne pour les nouvelles technologies et pour l’innovation depuis un moment et j’ose désormais me présenter comme advocate lorsqu’on parle de blockchain. Je ne suis toutefois en rien un expert dans l’intelligence artificielle et ne vous ferai donc pas l’affront de me positionner en tant que tel.
Malgré tout, j’ai embrassé la vague ChatGPT avec le même enthousiasme que beaucoup dans mon secteur d’activité. Chose un peu plus rare, j’imagine, je pense que l’IA va évoluer de l’assistant plus efficace que nous aujourd’hui à l’assistant plus intelligent que nous demain. Aussi, j’ai rapidement imaginé un intérêt à combiner cette innovation à une autre qui m’est chère : la blockchain.Une première idée, certes naïve, de ma part fut d’imaginer que l’on pourrait appliquer les bienfaits de sécurité et de traçabilité de la blockchain aux Large Language Models (LLM). Des proches, plus experts que moi sur le sujet, et des livres m’ont appris que ce serait d’une complexité rare. Il apparaît néanmoins que même la maison mère de ChatGPT s’inquiète de la gouvernance de l’intelligence artificielle dans l’ensemble de son œuvre comme le retranscrit la note du 22 mai dernier ci-dessous. Cela constitue donc un enjeu évident qui sera au cœur de 2024.
Laissez-moi résumer simplement un sujet complexe qui pourrait faire l’objet d’un article complet. La synergie de la blockchain et de l’intelligence artificielle n’est pas seulement une tendance souhaitable parce qu’elle élargit à une échelle pléthorique le champ des possibles en termes d’innovation. Elle est une tendance nécessaire pour que de deux révolutions, aucune n’échappe au contrôle d’un Homme qui en a à peine conscience. Si le discours peut paraître catastrophiste, je vous invite à lire des plus grandes entreprises de la tech américaine qui vont dans ce sens, ainsi que ceux des cabinets qui les conseillent.
Quelles tendances pour 2024 ?
Maintenant que vous êtes complètement démoralisé à l’idée de vous faire Terminatoriser en 2024, je vous propose d’aborder avec une légèreté toute contradictoire des tendances à prévoir pour cette année. Pour être plus précis, je m’attarderai dans cette partie davantage sur les tendances jugées les plus probables avec un critère intéressant quoique logique voire inévitable. Ces tendances ne sont envisageables que grâce à des avancées technologiques récentes. En d’autres termes, un déclic de 2023, voire de 2022 a permis à des individus à la tête bien faite de travailler sur ces sujets. J’en ai noté deux principaux et voici le premier.
Un Web3 enfin accessible
À l'instar de l’image que vous trouverez ci-dessous, le média The Big Whale propose une définition du Web3 aussi complète que pertinente. Je me permettrai donc de paraphraser leur article dédié pour vous donner une réponse résumée de ce qu’est le Web3.
En quelques mots donc, le Web3 représente la prochaine évolution d’Internet. Contrairement au Web2, désormais dominé par de grandes entreprises, le Web3 utilise la blockchain pour donner aux utilisateurs un contrôle accru sur leurs données. Cette évolution promet un Internet plus ouvert, transparent et sécurisé, où la propriété numérique et la protection des données personnelles sont renforcées.s
Pourtant vendeur sur le papier, l’innovation dans le Web3 est au point mort depuis le début du crypto winter. Le prochain million d'utilisateurs n’arrive pas et figurez vous qu’on en connaît la raison.
Se connecter à une application dans le Web2 n’est pas plus compliqué que d’entrer une suite d’informations personnelles (nom, prénom, email, etc.). Il suffit ensuite de se connecter à l’aide d’une paire d’informations nom d’utilisateur + mot de passe. Le vice caché de ce processus est dans la rétention d’information par le serveur qui permet l’authentification. Vous ne possédez pas vos données qui constituent pourtant votre identité numérique.
Le Web3 promet donc une approche plus respectueuse de la vie privée des utilisateurs en abstrayant le service d’authentification, source importante de rétention de données personnelles. Pour cela, cependant, le processus est rendu plus complexe et nécessite, non pas une paire d'informations, mais une phrase de 12 à 24 mots : une seed phrase. En outre, il n’existe aucun moyen de récupérer cette seed phrase si vous la perdez, dans la mesure où elle n’est pas enregistrée sur un serveur centralisé mais sert uniquement à résoudre une paire de clés (publique/privée). Vous connaissez désormais la raison principale du ralentissement de l’innovation dans le Web3. Si la promesse de détenir ses données personnelles est en effet tenue, le risque de tout perdre est trop grand. En résumé : le jeu n’en vaut pas la chandelle. Oui, mais.
En juillet, le cofondateur d’Ethereum, Vitalik Buterin, présentait des perspectives intéressantes à propos de l’abstraction de compte, arrivée en mars sur la blockchain susmentionnée. Fervent sponsor de cette nouveauté technologique, le russe a officialisé l’intention d’Ethereum de l’implémenter sous la forme d’Externally Owned Account (EOA), des wallets détenus et contrôlés par l’utilisateur sans qu’il ait besoin d’utiliser une seed phrase pour y accéder. De plus, la détention du jeton ETH associé à la blockchain Ethereum n’est plus nécessaire pour financer les transactions. Un utilisateur pourra désormais détenir des jetons de blockchains de deuxième couche (layer 2).Alors pourquoi c’est une révolution et en quoi cela fait du Web3 une tendance pour 2024 ? Si vous avez bien suivi l’explication, la principale barrière à l’entrée que constitue la seed phrase pour se connecter à son compte (son wallet) saute. Cela va permettre à de nombreuses applications décentralisées de se rendre plus accessibles à un grand nombre d’utilisateurs. Si toutefois vous souhaitiez approfondir le sujet de l’abstraction de compte, voici la documentation d’Ethereum sur le sujet.
Évidemment, si la blockchain Ethereum est un précurseur, d’autres acteurs s’attèleront à développer cette innovation si les cas d’usage se démocratisent. Je vous propose cependant de rester autour de la blockchain Ethereum encore un court instant pour la seconde tendance qui, à mon sens, se dégagera pour 2024.
Accessibilité sur Ethereum
Vous l’aurez compris, 2024 sera, selon moi, une année d’accessibilité pour la blockchain. Une simple explication à cela serait que des concepts complexes sont enfin suffisamment aboutis et compris pour être vulgarisés auprès de la communauté de développeurs. La suite logique serait donc de voir le sujet se démystifier encore un peu pour accéder au grand public. C’est pourtant avec des termes horriblement compliqués que l’Ethereum Foundation, principale maintainer de la blockchain éponyme, permet cette amélioration de l’accessibilité.
Je vous promets d’essayer de fuir le détail pour garder une relative lisibilité dans cet article. Pourtant, nous allons effleurer des notions complexes qui permettront à Ethereum de passer à l’échelle, à base de rollups et de proto-danksharding.
À propos des rollups
Voilà une notion qui émerge de plus en plus, en particulier sur les blockchains de seconde couche (layer 2) basées sur Ethereum. C’est le cas, par exemple, pour Polygon, Arbitrum, Base, Optimism ou Starknet. En quelques mots, les rollups sont une solution de réduction de coûts qui traitent les transactions en dehors de la chaîne principale (off chain) tout en garantissant la sécurité de la chaîne principale (on chain). Deux types de rollups existent : les optimistic rollups et les zero knowledge proof rollups. Comme je vous le disais en introduction de cette partie, je ne rentrerai pas davantage dans le détail. Voici une compensation de quelques ressources supplémentaires pour approfondir votre connaissance sur le sujet, si vous le souhaitez.
À propos du proto-danksharding
Le danksharding est une mise à jour du protocole Ethereum prévue pour augmenter le nombre de transactions par seconde sur la blockchain Ethereum de 15 à environ 100 000.
Si cette optimisation majeure ne verra pas le jour avant plusieurs années, la complétion d’une phase de prototypage, appelée proto-danksharding, est toutefois imminente. Cette dernière consiste en l’implémentation d’un nouveau format de transaction contenant des blobs (donc une grande quantité d’informations) dans le but de rendre la blockchain compatible à l’implémentation d’un danksharding complet.Vous ressentez, j’imagine, la complexité d’un tel travail. D’autant plus complexe que toute action sur la blockchain reste, je le rappelle, immuable, rendant les rollbacks inenvisageables en cas de bug. L’équipe de l’Ethereum Foundation travaille d’ailleurs sur ce sujet depuis longtemps, rendant l’arrivée de cette nouvelle mise à jour très attendue et essentielle dans le but de passer à l’échelle la dauphine de Bitcoin. Si toutefois vous avez la moindre question concernant le proto-danksharding, Vitalik Buterin y aura certainement répondu dans la FAQ dédiée.
Au delà de toute la complexité de ces innovations technologiques sur la blockchain Ethereum, la roadmap de la fondation pour passer son outil à l’échelle permet d’envisager le meilleur et constitue une tendance forte pour 2024 en vue de permettre à toujours plus d’acteurs du numérique d’accéder à la blockchain sans se soucier du coût des transactions ni du temps de leur validation. L’accessibilité est le maître mot de tout ça car, en effet, le prochain million d'utilisateurs ne viendra pas sans une simplification drastique.
Dans l’ordre du peu probable
D’autres tendances, moins probables cependant, sont à envisager pour cette année 2024. J’ai d’ailleurs déjà fait mention à la première dans cet article. C’est, comme je l’écrivais, un sujet dont je me soucie particulièrement.
L’interopérabilité
Nous venons d’aborder Ethereum et quelques unes des propositions affichées pour passer à l’échelle. Je disais à ce propos que le danksharding complet, solution ultime de scalabilité dont ont d’ailleurs besoin les rollups pour fonctionner pleinement, ne verra probablement pas le jour avant quelques années. Pourtant je me suis permis de le mettre dans les tendances de 2024 parce que le proto-danksharding représente déjà une évolution suffisante en soi.L’interopérabilité, dont j’ai déjà longuement parlé dans un précédent article, représente également une révolution envisageable pour 2024. Les solutions que je mentionne dans l’article (Polkadot, Cosmos et Chainlink) ne cessent d’apporter amélioration et vulgarisation.
Néanmoins, l’adoption de masse de solutions d’interopérabilité paraît encore lointaine. Si mon ambition pour la blockchain en 2024 est conséquente, je la mesure sur ce sujet à cause de sa complexité. L’utilisation de dApps (decentralized Applications) par tout un chacun représente déjà un challenge en tant que tel. Ajouter une communication fluide et à faible coût entre ces dApps est un défi tout autre qui me semble encore un peu trop complexe pour être relevé pendant l’année.
D’ailleurs, la seconde tendance que j’envisage pour 2024, sans pour autant m’attendre à ce qu’elle explose traite de l’échange également.
Les MNBC
Les Monnaies Numériques de Banques Centrales sont la réponse institutionnelle à la déferlante révolution Bitcoin. Le manque de contrôle des états sur la reine des crypto-monnaies fascine autant qu’elle effraie; des particuliers aux États les plus puissants de ce monde.
Les MNBC sont des versions numériques des monnaies fiduciaires émises par les banques centrales. Ainsi, vous avez peut-être déjà entendu le terme d’euro numérique que la Banque de France qualifie déjà de « plateforme pour l’innovation ». À l’instar de certaines notions que j’ai pu aborder dans cet article, mes connaissances ne me permettent pas encore de vous proposer une définition plus approfondie. Je vous propose la lecture de ce très bon rapport de Deloitte parut courant 2023.
En outre, nous avons eu la chance d’échanger à ce sujet lors du Blockchain Day 2023 avec Celine Moille, avocate chez Deloitte Société d’Avocats, et Mark Kepeneghian, CEO de Kriptown. Je ne peux que chaleureusement vous inviter à regarder le replay de ce panel, disponible gratuitement sur le site du Blockchain Day ci-dessous.
Concernant les MNBC, enfin, bien que l’alternative à Bitcoin paraisse trop centralisée, elle constitue tout de même une avancée majeure en termes d’acceptation de la blockchain à travers les grandes puissances mondiales. Ainsi, l’Europe, les États-Unis, le Japon et même la Chine travaillent au développement d’une telle monnaie; ce dernier étant d’ailleurs très en avance dans son implémentation.
Le reste en vrac
Quelques autres narratives me sont passées par la tête lors de la préparation de cet article. Certaines tentent de se faire une place depuis longtemps et d’autres sont plus récentes. Voici des tendances qui pourraient faire office de surprise du chef en 2024.
Le gaming
L’idée d’ajouter de la blockchain au monde lucratif du jeu vidéo ne date pas d’hier. Nombreux sont les projets ayant disparus à la fin de la vague de hype autour des NFTs que je mentionnais plus tôt dans cet article. D’autres, comme le français Ultra, ont survécu mais tardent à prouver leur robustesse. La promesse du partage de ressources acquises en jeu et le marché de l’occasion ont pourtant de quoi faire saliver les investisseurs les plus avertis. Affaire à suivre donc, mais prenons garde à ne pas les presser, au risque de nous retrouver avec un cas d’usage mort-né prématuré.
Le cloud computing décentralisé
Je tiens tout de suite à rassurer mes amis architectes solution qui liront cet article, je ne m’apprête pas à prédire la disparition de vos produits cloud préférés. AWS, GCP et Microsoft Azure ont encore de belles années devant eux. Malgré tout, des projets comme Filecoin, Render ou même Ethereum (et oui, encore lui) ont le vent en poupe sur cette tendance grâce aux solutions innovantes qu’ils proposent. Les arguments avancés sont ceux d’une plus grande liberté pour les développeurs et d'une amélioration dans le respect de la confidentialité des données. Malgré tout, il me semble encore bien tôt pour parler d’une révolution en marche tant l’accessibilité n’en est qu’à ses débuts sur le cloud computing décentralisé. Nombreux sont ceux qui arrivent tout juste sur du cloud que je qualifierai grossièrement de web2, je vois mal une évolution drastique arriver pendant cette année 2024.
Mais également…
D’autres tendances pourraient être anticipées, néanmoins je manque de temps et de place pour toutes les énumérer. Un retour des NFTs (comme on a pu le voir avec le marketing de nombreuses marques en 2023) ou l’identité numérique décentralisée sont de parfaits exemples de narratives envisageables mais la probabilité qu’elles explosent réellement demeure assez faible.
Conclusion
À l'instar du reste de cet article, j’essaierai d’être bref. Il n’est pourtant pas aisé de conclure brièvement sur un survol, lui-même rapide, de sujets pourtant tous aussi complexes les uns que les autres.
Non, en effet, ce n’est pas chose aisée. Je pourrais aborder à nouveau en une phrase les différents points les plus probables. Je pourrais vous demander votre avis sur la tokenisation des actifs et le rôle que l’arrivée d’un ETF Bitcoin pourrait avoir sur cette même tokenisation. Je pourrais également vous demander si vous envisagez la synergie de l’intelligence artificielle avec la blockchain de la même façon que moi. D’ailleurs, je me suis retenu d’approfondir en apportant d’autres cas d’usage, plus minimes. Pensez-vous que les smart contracts puissent apporter une automatisation supplémentaire et plus sécuritaire à notre utilisation de l’IA générative ? Et qu’en est-il de l’intelligence artificielle généralisée ? Fera-t-elle partie de 2024 ? Ce n’est pas le sujet mais alors, la blockchain sera-t-elle utile à celle-ci ? Enfin, je pourrais vous demander si, vous aussi, vous croyez à l’avènement de l’interopérabilité avec la courte présentation que j’en ai faite, et avec la plus longue explication que j’ai donnée dans mon précédent article. Et les MNBC constitueront-ils le futur de monsieur et madame tout-le-monde pour remplacer les euros dans nos poches ?
Je pourrais vous poser toutes ces questions mais nous serions alors loin d’une conclusion brève comme souhaitée dans un tel article de présentation des tendances de l’année à venir. J’espère toutefois qu’il vous a plu. Finalement, je ne vous donnerai, en guise de conclusion, que ma seule certitude : 2024 sera une année où la blockchain comptera. Espérons simplement que, cette fois, ce soit pour le meilleur.