Votre clavier est surcôté (2/3)
Le clavier. Un outil formidable, capable de faire le lien entre vos doigts et l’écran devant vos yeux. Un outil pourtant très imparfait depuis sa création.
Il y a deux semaines nous nous sommes penchées sur les claviers Azerty et Qwerty et nous avons tenté de répondre à la question suivante : Pourquoi ces claviers font parties des pires dispositions de clavier?
Dans cet article, vous allez découvrir une autre raison pour lequel votre clavier joue en votre défaveur et comment remédier à ce problème.
Un héritage absurde
Vous n’y avez probablement jamais pensé, mais pourquoi vos touches sont-elles décalées ? La logique voudrait que notre clavier soit une grille droite pourtant la touche Shift est plus grande que la moyenne et la touche A n'est pas strictement au dessus de Q, elle même n'étant pas strictement au dessus de W. Pourquoi? Ça n’a pas de sens.
Si vous avez du mal à taper vite ou que vous faite beaucoup de faute de frappe c'est probablement à cause de votre clavier qui manque de praticité.
Pour y remédier, nous disposons nos mains en biais, mais tout ça n’est pas sans conséquences négatives au niveau de notre mémoire musculaire mais aussi de au niveau de nos articulations …
Quel est donc ce choix qui justifie que pour frapper la touche T depuis F et la touche Y depuis J, la distance est inégale et asymétrique — ce schéma se répétant sur tout le clavier — ?
Vous ne trouvez aucune justification ? C’est normal. Encore une fois, ce n’est pas une optimisation pour le confort de la frappe, mais bel et bien un héritage des machines à écrire.
Sur une machine à écrire, si les touches étaient organisées en grille, il serait physiquement impossible de placer les tiges des touches les unes à côté des autres sans qu'elles se gênent. Le décalage des touches est donc une obligation technique.
Avec le passage au numérique, ces tiges n'existent plus sur un clavier informatique. Cependant, le décalage des touches est resté afin de faciliter la transition des utilisateurs.
Des alternatives ergonomiques
Sur un clavier moderne, l’alternative ergonomique serait un clavier qui allège la tâche du cerveau en plaçant les touches à des emplacements plus logiques. C’est, entre autres, à cause de cette distance inégale et illogique que vous faites des fautes de frappe. Les claviers dits ortholinéaires ou columnaires résolvent ce problème…
Ortholinéaire
Un clavier ortholinéaire est un clavier où les touches sont organisées sous forme de grille. Curieusement, c’est loin d’être esthétiquement plaisant, mais cela permet au cerveau de mieux localiser les touches dans l’espace. En effet, les touches sont soit en haut, en bas, à droite, à gauche ou dans les différentes diagonales, ainsi toutes les distances sont égales et symétriques.
D’ailleurs, on peut remarquer que sur les claviers complets, de création plus moderne, le numpad — clavier des chiffres — est organisé de manière ortholinéaire. Curieux non?
Columnaire
Les claviers columnaires prennent le parti d’aller un peu plus loin dans ce raisonnement. Nos doigts ne font pas la même longueur. Oui oui, je vous jure ! Cela veut dire qu’en position de repos / de frappe, nos doigts ne sont pas à la même hauteur :
Les claviers columnaires vont donc prendre cet écart en compte et ainsi, en plus d’alléger la tâche de notre cerveau, nos doigts peuvent rester sur la home row — ligne du milieu — en position de confort :
Conclusion
En bref, utiliser un clavier ortholinéaire ou columnaire permettra à votre cerveau de mieux cerner la position des touches, ainsi augmenter votre confort d’écriture et réduire le nombre de typos !
De plus, le cerveau est un outil assez versatile pour faire la différence entre un clavier décalé et un clavier ortholinéaire / columnaire. On peut donc reprendre l’habitude d’utiliser un clavier standard en quelques minutes (c’est en tout cas mon expérience) !