PSM I: an Easy Story

Si vous êtes arrivés ici, je subodore que vous savez déjà que la certification PSMI est la certification Professional Scrum Master délivrée par Scrum.org. Vous êtes certainement aussi au courant que contrairement à la certification CSM (Certified Scrum Master) délivrée par la Scrum Alliance, la PSMI ne nécessite ni de suivre de cours, ni de renouveler cette certification tous les deux ans. Enfin, vous n’êtes pas sans savoir qu’elle coûte 150 $ et que, par conséquent, vous souhaiteriez ne pas avoir à la passer plusieurs fois (quand en tant que Scrum Master on gagne 12,400 € / mois on peut se les permettre, mais avec le confinement, il a fallu occuper les enfants avec de nouveaux jouets en bois exotique alors bon…).

Tout d’abord, pour passer la certification vous aurez besoin de :

  • Un accès à internet
  • Comprendre l’anglais
  • Une carte bleue (ou un compte Paypal, ils ne sont pas exigeants)
  • Un compte email dont vous avez le mot de passe.
  • Des antisèches
  • 60 min au calme (cela peut être une denrée rare)

Et c’est tout. En effet, il vous suffit de vous connecter à scrum.org, payer la somme demandée, recevoir un mot de passe par email, et vous connecter pour passer un QCM en Anglais de 80 questions. La réussite est conditionnée par 85 % de bonnes réponses.

Maintenant qu’il est établi comment passer la certification, il serait de bon ton d’aborder comment la réussir.

Scrum Guide

La première chose à faire est de lire le guide scrum :

“Oui, certes. Lire le guide Scrum. Bon... t’es gentil mais je ne t’ai pas attendu pour le feuilleter.”

Alors le souci c’est que ce document est plutôt “touffu” pour ses 16 pages. Dans de petites phrases se cachent beaucoup d’implications, ce dont on se rend compte quand on met en application ou qu’on en teste notre connaissance. Certains diraient que le monde est divisé en deux types de personnes, ceux qui sont certifiés PSMI et ceux qui creusent… et là, il est temps de sortir la pelle et creuser. N’hésitez pas à prendre des notes et à le relire plusieurs fois. L’adage “facile à comprendre, difficile à maîtriser” est de mise.

Dans un second temps, si vous l’avez lu en français, prenez le temps de le lire en anglais. D’une part l’examen est en anglais. Autant être familier avec les termes en question. D’autre part les examens d’entraînement le sont aussi (!). Vous avez compris, difficile d’y couper.

Vous pouvez également faire un petit détour par scrumprimer.org qui offre un peu plus de concret dans la pratique de Scrum et permettra de bien revoir qui fait quoi, quand et comment.

Open assessments

Une fois que vous avez le guide Scrum en tête, faites un petit tour par les open assessments sur le site scrum.org : https://www.scrum.org/open-assessments/scrum-open.

30 questions en mode QCM. A la fin, on retrouve toutes les réponses avec une petite explication où les erreurs sont mises en exergue. Prenez le temps de lire là où vous vous êtes trompés, ou là vous avez hésité (parfois on choisit une réponse sans saisir la raison exacte, c’est le bon moment pour la connaître). Ensuite, relire le guide Scrum permet de voir où cela se cachait. Les réponses à choisir ne sont pas forcément immédiates même avec le document sous les yeux, on a tendance à lire vite, or il faut ici prêter très attention au sens des phrases.

Rapidement, on se retrouve à faire le questionnaire en 5 - 10 minutes. En reconnaissant la question, on va chercher directement la réponse. Mais il vaut mieux prendre le temps de lire jusqu’au bout et de se rappeler pourquoi c’est cette réponse et pas une autre. En plus, cela permet de prendre l’habitude de lire les questions jusqu’au bout, rien de plus rageant que de se tromper parce qu’on n’a pas vu une négation.

Qui plus est, outre le plaisir de briller en société, une fois que vous réussissez à obtenir 100 % systématiquement, vous retrouverez peut-être ⅓ des réponses dans l’examen final. Les connaître permet de gagner un temps conséquent ledit jour et ainsi pouvoir se réserver une vraie réflexion sur certaines questions en toute quiétude.

Autres questionnaires

A ce moment-là, l’assurance commence à prendre de l’ampleur. On se rend compte de tout ce qu’on fait différemment dans son équipe et on se demande pourquoi on fait les choses comme on les fait. A force de réviser, on devient plus “précis” sur les termes et leur signification, ce qui permet de faire des retours plus complets et de commencer à dégager des patterns.

Pour enfoncer le clou, allons chercher des questionnaires un peu plus poussés : Scrum Quizzes – Mikhail Lapshin. Vous y retrouvez un peu plus de 80 questions, différentes des open assessments et qui permettent donc d’approfondir d’autres points. Encore une fois, n’hésitez pas à creuser quand vous vous trompez ou qu’une de vos réponses était un peu hésitante.

D’autres questionnaires existent mais sont moins fournis :

Par ailleurs, vous pouvez trouver pléthores de ressources payantes. Pour ma part j’ai pris ce cours sur udemy quand il était à 10 € :

Scrum Master Certification Preparation & 240+ Prep Questions

Outre qu’il soit bien complet, il contient également plusieurs questionnaires (240+ questions) avec des explications très claires. Cela m’a beaucoup aidé à me sentir prêt pour passer la certification.

Outils

Certaines questions vont concerner des outils que vous retrouverez dans les équipes qui ont adoptés le framework Scrum mais dont il n’est pas fait mention dans le guide Scrum. Ils ne sont pas nombreux mais il est intéressant de connaître leur rôle

  • Burn down chart : Mesure le travail restant (y)  par rapport au temps restant (x)
  • Burn up chart : Mesure le travail accompli et le travail total à faire (y) par rapport au temps restant (x)
  • Cone of uncertainty : La précision de ce qu’on connaît de notre produit au cours du temps (au début du projet, on sait peu de choses sur le produit, puis au fur et à mesure on en apprend de plus en plus).

Et je n’ai pas vu de questions sur d’autres outils que ceux-là. Evidemment, il y a plus à dire sur ces sujets, mais il s’agit ici d’avoir en tête les réponses qui ne sont pas dans le guide Scrum.

Scrum à l’échelle

Au fil de mes pérégrinations sur les forums de scrum.org, plusieurs personnes pointaient du doigt l’importance de lire, en plus du Scrum guide, le Nexus guide. Nexus est le framework à l’échelle proposé par Scrum.org. Toutefois, il ne fait pas partie du périmètre de la certification PSMI et risque plus d’apporter de la confusion qu’autre chose. Par contre vous le retrouverez pour la PSMII.

Le plus important est de retenir quelques règles si plusieurs équipes travaillent sur un même produit :

  • Il n’y a qu’un Product Backlog et qu’un Product Owner pour l’ensemble des équipes sur ce produit.
  • Les sprints n’ont pas à être synchronisés.
  • La Definition of Done est
  • Soit définie par l’organisation.
  • Soit définie par les équipes de développement.
  • Dans les deux cas, les équipes de développement peuvent en appliquer une plus contraignante.

L’examen :

Vous y êtes, le guide Scrum est connu sur le bout des doigts. Votre moitié vous dit que vous récitez la description de la rétrospective quand vous dormez. Il est temps de prendre votre courage et votre carte bleue à deux mains et de passer la certification.

Comme expliqué en introduction, il suffit de payer sur le site pour recevoir un mot de passe qui vous donnera l’accès à l’examen. Pas besoin de webcam, personne ne vous surveillera à ce moment-là. Vous pourrez joyeusement reprendre vos notes et vos favoris si une question vous échappe.

Toutefois, rappelez-vous que cela ne dure que 60 minutes. N’hésitez pas à vous chronométrer quand vous faites le test de Mikhail Lapshin. Cela vous donnera une idée du temps que vous prendrez au moment fatidique.

Ensuite, lisez bien les questions et les réponses. Parfois un mot change totalement la réponse attendue, ou on oublie de sélectionner 3 réponses alors qu’il est clairement écrit qu’il en faut 3. Ou encore on s’arrête à la première réponse et on ne lit pas les suivantes. Si vous êtes pris d’un doute, un papier et un crayon pour noter la question et y revenir facilement à la fin sont une bonne idée (les légendes parlent d’un bookmark pour cocher les questions qu’on veut revoir à la fin, mais la régression de trop a dû les faire passer à la trappe…).

Enfin, n’hésitez pas à le faire à un moment où vous êtes “frais”. Les enfants font la sieste : checked. Mon voisin n’a pas chanté l’aigle noir toute la nuit : checked. Firefox est réinstallé au détriment de mon browser écoresponsable développé par une petite équipe de -0,4 personne : checked.

Il vous reste à avoir 85 % de bonnes réponses c’est à dire 68 / 80. Le tout en une heure, ce qui vous laisse 45 secondes par question pour cocher toutes les réponses (hé oui, si sur une question 3 réponses sont attendues, les trois doivent être valides pour compter, pas de ½ point ici).

Conclusion :

Il va de soi qu’il n’y a pas besoin de cette certification pour mettre en oeuvre le framework Scrum. Mais cela permet d’asseoir une théorie sur le sujet, et par la suite d’être plus à même d’explorer ce domaine, d’y challenger ce qu’on trouve ainsi que d’en parler plus aisément et donc, d’aider aussi les autres à mieux le comprendre.

D’autres certifications existent chez nos amis de scrum.org comme la PSPO I ou encore la PSD I. Le principe est le même, maintenant que vous avez compris, hé bien… rinse and repeat !

Personnellement, j’ai pris mon temps pour passer la certification. Cela m’a permis de mieux appréhender le guide Scrum et de le mettre en oeuvre dans le quotidien au service de mon équipe et de l’organisation. Au final, j’ai pu réussir l’examen avec 96,3 % de bonnes réponses soit 77 / 80.

Enfin voilà, Scrum Master, c’est un voyage et prendre en main toutes les postures qui sont les siennes nécessite de nombreuses étapes dont celle-ci peut faire partie.