Dites moi quel Inmail vous envoyez, je vous dirai qui vous recruterez !

Chers recruteurs,

Tout comme vous, mon métier est de trouver les bons candidats pour les bons postes et de faire du matching qualitatif. Et dans le secteur pénurique de l’IT, ce n’est pas toujours facile de faire la différence parmi les dizaines de messages hebdomadaires reçus par les candidats !

L’enjeu est d’autant plus considérable qu’aujourd’hui tout est histoire de “communication” et de “rating”. Trop nombreux sont les messages de recruteurs postés sur LinkedIn par des candidats mécontents de l’approche. Certains se disent spammés par des messages copiés-collés où parfois le poste proposé n’a même aucun lien avec leurs missions. Et trop nombreux sont les mauvais commentaires trouvés sur des plateformes de notations relatant les mauvaises expériences candidat. Il faut se rappeler que toutes les prises de contact que nous faisons sont importantes.

Rappelez-vous de votre réaction la dernière fois qu’on vous a appelé par le mauvais prénom si vous avez encore des doutes sur le sujet ;)

Chers recruteurs repensez :

  • à toutes ces heures passées sur LinkedIn à utiliser tous vos crédits d’Inmails sans réponse en retour ;
  • à ces candidatures reçues avec pour message “PI voici mon CV” ;
  • à la frustration de recevoir un CV de coach sportif pour un poste de coach agile ou encore un CV d’architecte d’intérieur pour un poste d’architecte cloud ;
  • à l’état de détresse quand vous avez découvert une candidature “d’expert en snacks” parce que vous avez tenté une annonce au 2nd degré avec une référence à la tradition de la Pizzeria du vendredi midi ;
  • à l’ascenseur émotionnel quand un candidat postule puis ne donne plus signe de vie ;
  • ou encore à la fois où un autre recruteur vous a contacté pour un poste de Développeur Java... (Cela m’est arrivé il y a quelques jours mais j’ai préféré ne pas donner suite pour éviter un arrêt cardiaque au recruteur à la lecture du test technique !)  

Alors, au lieu de devenir scénaristes d’un nouvel épisode de Black Mirror, si nous ajoutions un peu plus d’humain et de valeur à nos prises de contact ?

Gardons en tête qu’en tant que recruteur, notre objectif est d’améliorer notre taux de transformation, c’est-à-dire augmenter le nombre de réponses aux messages envoyés. #LeGraalDuSourceur

C’est tellement contrariant de ne pas recevoir de réponse à sa candidature ou à son dernier Inmail LinkedIn.  On a l’impression que :

  • Réponse A - Ce que je propose ne les intéresse pas, et puis c’est vrai, je n’aurais jamais dû contacter cette personne #Quelqu’unVeutUnCurly ?
  • Réponse B - Les recruteurs et les candidats ne répondent jamais de toute façon ! #TousLesMêmes
  • Réponse C - Mon message n’a peut-être pas été reçu ?! #LinkedInEtGmailSontContreMoi

Et si la réponse était tout simplement “Mon message ne les a pas accrochés !”.

Promis c’était la seule interrogation écrite de cet article, vous pouvez poser les stylos :)

Nous allons voir comment engager ces prises de contact que ce soit sur LinkedIn, Twitter, via les Cvthèques ou même via des forums virtuels. L’outil importe peu mais la démarche, elle, oui !!! Nous nous mettrons à la place de Pierre qui, en tant que candidat, cherche lui aussi à avoir des réponses à ses messages. Nous aborderons également le pouvoir des réponses négatives à nos messages d’approche et l’importance des relances dans notre démarche. Enfin, on poussera la réflexion avec quelques astuces pour recevoir des réponses qualitatives. Nous verrons que bien qu’on ait des objectifs ambitieux ; on tire de nos “essais” de belles success stories :)

La prise de contact

Pour commencer, lorsque nous décidons de contacter quelqu’un, il s’agit d’un acte volontaire où l’on vient solliciter la personne pour une raison bien précise. (Cela implique que nous n’aborderons pas dans cet article le cas où c’est la personne ciblée qui vient d’elle-même nous solliciter). La 1ère question à se poser est donc : quand nous contactons quelqu’un par message, téléphone ou que nous rencontrons quelqu’un à un événement, comment démarrer la conversation ?

Rappelons-nous que la première impression est celle qui va faire toute la différence sur la suite de notre échange. Saluer, se présenter et initier l’échange avec enthousiasme et respect sont donc les premières étapes à mettre en œuvre.

Jusque là, pas de réelle difficulté, mais la vraie question c’est : comment échanger ?

Tout d’abord il est primordial de s’intéresser à la personne à laquelle nous écrivons :

  • Pourquoi lui écrire à elle en particulier et pas à une autre ?
  • En quoi ce qu’elle fait ou a réalisé nous intéresse ?
  • Que veut-elle faire dans le futur ? Quel est son projet professionnel ?

Pour cela, le mieux c’est de recueillir le maximum d’éléments en amont en se posant la question : “pourquoi je contacte cette personne ?”.

Son profil LinkedIn, son compte GitHub, ses tweets, ses publications ou tout simplement son CV en ligne sont d’excellents contenus pour vous assurer que c’est bien la bonne personne à contacter mais également pour apporter de la valeur à votre message. En tant que recruteur, nous vérifions pourquoi un candidat postule dans notre société et pas dans une autre. Dans le cas inverse, c’est la même chose, le candidat doit savoir pourquoi nous le contactons lui spécifiquement.

Exemple de mauvaise pratique partagée par un collègue :

L’autre élément à apporter est “qui sommes-nous ?”. Partons du principe que le candidat ne nous connaît pas et/ou ne connaît pas notre entreprise. Il est important de lui donner de la visibilité sur le métier de la société en lui épargnant le “bla bla” générique. Mettons-nous à sa place : “si j’occupais ce poste qu’est-ce qui m’intéresserait et me donnerait envie d’échanger avec ce recruteur ?”. L’idée est de personnaliser votre message. Si le candidat ciblé travaille sur des architectures cloud, les formations en UX design ne sont peut-être pas primordiales à évoquer dans un premier temps (encore qu’on pourrait ouvrir le débat... ;)).

Inversons les rôles 5 minutes pour bien comprendre les enjeux et remémorons-nous les conseils donnés aux candidats qui sont en train de rédiger leur mail de candidature. Prenons l’exemple de Pierre.

L’histoire de Pierre : recruteur-candidat même combat !

Pierre est développeur à Montpellier, il a mis à jour son CV, il a le poste de ses rêves en tête et différentes sociétés où l’exercer alors il n’y a plus qu’à…

Le 1er conseil de recruteur qu’on aurait envie de lui donner pour sa candidature serait de se renseigner sur la société pour laquelle il postule et de prendre note de ce qui a particulièrement retenu son attention.

Il est important de rappeler que le simple fait que la société existe dans son domaine et sa localisation ne peut pas constituer un argument valable à sa prise de contact. En tant que recruteur on parle de véritable motivation ! En cas de doute, demandez-lui s’il aimerait être contacté par un recruteur uniquement parce qu’il vit à Montpellier et qu’il a déjà fait du développement ? ;)

Le 2ème conseil qu’on peut lui apporter est de formaliser par écrit sa projection au sein de la société pour laquelle il postule : Qu’est-ce que Pierre a envie d’apporter ? Qu’est-ce qu’il attend de cette entreprise ? Qu’est-ce qu’il souhaite y faire ?

Trop nombreux sont les messages avec pour contenu “Voici ma candidature” comme si le message était juste informatif. Plus sérieusement les questions qu’on se pose en tant que recruteur sont “Une candidature à quoi ? Pour quelle agence ? J’en fais quoi ?”.

Il est important que Pierre soit précis dans ce qu’il recherche, avec à minima le poste, la localisation et ce qui l’anime au quotidien.

Pierre ne doit pas hésiter à évoquer ce qui le caractérise VRAIMENT ! Les messages génériques ne mettront pas en valeur sa motivation. Donc autant éviter les copiés-collés standards.

Se cacher derrière trop de généralités pour ne pas se dévoiler est inutile, on découvrira bien son “dark side” à un moment ou à un autre de toute façon… :p

Pour le contenu, Pierre a tout intérêt à mettre en valeur ses expériences et ses projets en lien avec le poste et la société. L’objectif est de voir si le matching est le bon entre la société, le poste et lui.

Pierre se demande s’il peut ajouter une touche d’originalité ? Oui, c’est possible avec maîtrise, en gardant en tête qu’il faut garder une approche professionnelle.

Mettre des photos de lui avec son chien derrière son CV et écrire qu’il chausse du 43 n’apporte peut-être pas la valeur recherchée #TrueStory.

Tout ça pour dire que, pour vous chers recruteurs qui êtes en quête de la manière de travailler vos messages d’accroche, les mêmes principes s’appliquent ! Vous êtes dans une situation comparable à celle de Pierre qui réfléchit à son mail de candidature ; vous devez susciter l’intérêt en peu de caractères avec cohérence. Appuyez-vous sur ce que vous avez à proposer: un poste, une entreprise, des méthodologies, un environnement de travail, une équipe, une culture, de l’accompagnement, un projet de carrière, des valeurs, un sens !


Le pouvoir des réponses négatives

En tant que recruteurs, nous ne sommes pas pour autant des surhommes ou des médiums, et il y a des variables que nous ne pouvons connaître : la situation personnelle du candidat, comment il se sent dans sa société actuelle, son lien avec son manager, son évolution en cours etc. Donc il nous arrive bien souvent d’avoir des retours négatifs aux messages d’accroche envoyés.

Trop souvent négligés, ils ont une réelle valeur. Un candidat qui répond est un candidat qui donne de l’importance à votre démarche et qui prend le temps d’y donner suite. Le contenu de votre message initial est donc celui qui va susciter l’intérêt du candidat et lui donner l’envie ou non de vous répondre.

Ce n’est donc pas une fatalité, bien au contraire, vous venez d’engager le début d’une relation avec le candidat grâce à un message travaillé. Et il ne faut pas se cacher combien c’est gratifiant de recevoir un message de remerciement pour la qualité de notre message ;)

En voici quelques exemples : #TrueStory

Un message qui arrive quand on a pas assez travaillé et personnalisé son approche!

  • Un commentaire live de cet article en relecture par un collaborateur!
  • Le plus courant...

Il ne reste qu’à garder contact, suivre la personne, se mettre une alerte et la rappeler plus tard, lui transmettre du contenu, l’inviter à des événements…

  • Celui qu’on vise: le message qui nous rappelle pourquoi on se lève le matin et on fait ce métier !

La réponse négative est déjà un beau pas en avant qui va vous permettre de rester en contact avec cette personne, la suivre dans son évolution, et c’est certainement ce message qui la fera vous rappeler au moment opportun.

Ne perdons pas espoir, une réponse négative est donc bien un début de réponse positive :)

Relances ou pas relances ?

Si vous ne recevez pas de réponse à votre message ou que, comme évoqué précédemment, la réponse est négative, il y a plusieurs raisons possibles. L’une d’elle peut être que la personne n’est pas intéressée car pas en recherche d’un nouvel emploi ou encore que le message n’a pas accroché suffisamment la personne. Dans tous les cas, relancer est signe d’intérêt et permettra au candidat de vous avoir en tête.

Soyons néanmoins vigilants : “relancer” ne veut pas dire “harceler”, il est important de respecter un délai raisonnable entre vos messages et d’appliquer la règle de “contenu de valeur” dans chacun d’eux. C’est en persévérant qu’on y arrive !

Et c’est possible !

Grâce à des prises de contacts et des suivis réguliers, un candidat est revenu vers moi au bout d’un an et c’est lui qui m’a rappelé au moment où il envisageait de changer de poste !

Je ne sais pas si cela a un lien avec la fameuse règle des “5 contacts pour retenir l’attention de son interlocuteur” mais ce qui est sûr c’est qu’il se rappelait de la société et de mes messages.

Une autre belle histoire à partager : suite à différents échanges et invitations aux événements, l’équipe Ippon est heureuse d’accueillir prochainement un nouveau collaborateur ; vous le trouverez bientôt suite à la mise à jour de son profil LinkedIn ;)

Et si nous prenions donc un peu plus de temps pour nous intéresser non seulement à la personne contactée mais également à la relancer ! C’est capitaliser sur la suite de vos relations et également contribuer au développement de votre réseau.

Enfin, après avoir abordé l’impact de la prise de contact, des réponses négatives et des relances, il reste l’ultime question : comment allons-nous transformer nos messages en retours positifs des candidats ?

Quelques astuces pour des réponses qualitatives

Voici donc quelques bonnes pratiques que je vous propose après expérimentation et échanges avec d’autres recruteurs qui pourront vous aider dans la transformation de vos messages en réponses qualitatives ET positives :

  1. Stop au mass mailing ! 200 personnes ne peuvent pas correspondre au poste que vous proposez juste en raison d’un mot clé qu’ils ont tous en commun sur leur profil LinkedIn. En revanche, cibler la bonne personne avec un message personnalisé est une bonne pratique, et ça fonctionne !

Si vous avez fait la même école ou été tous les deux en Australie, pourquoi ne pas faire le lien ?

2) Vous avez rédigé une fiche de poste ? Cela signifie que la recherche est ciblée, ciblez donc la bonne personne et adressez-vous à elle spécifiquement :)

3) Projetez-vous avec cette personne : Que pouvez-vous lui apporter en tant qu’entreprise ? Qu’est-ce qui l’intéresserait d’après son profil ? Et comment, selon vous, aimerait-elle être abordée ? Lisez attentivement son profil et ses potentiels articles, et essayez de vous mettre à sa place. Parlez projet, carrière et évolution !

4) Soyez humain et n’hésitez pas à désacraliser la prise de contact. C’est un échange, rien de plus ! Si vous voulez commencer votre message par une anecdote qui vous correspond (bienveillance avant tout), n’hésitez pas et surtout faites-vous plaisir en écrivant !

5) Si vous utilisez des termes techniques, maîtrisez-les un minimum et vérifiez que l’orthographe est la bonne! Soyez un peu curieux et renseignez-vous sur les compétences que vous recherchez.

6) Un peu de fun ? Oui, pourquoi pas, mais attention, on reste pro. Le fun c’est bien mais cela n’a aucune valeur si les motivations du candidat ne sont pas nourries. La recherche d’accomplissement est l’un des besoins majeurs des collaborateurs. Un candidat vient au travail pour apporter de la valeur, de l’expertise, de l’impact… et si c’est en s’amusant c’est encore mieux! Si on décide d’employer le tutoiement, on sait l’assumer et garder une relation professionnelle pour autant.

7) Parler du dernier baby-foot de l’agence ? C’est surfait ! On veut du contenu, du vrai ! Le leitmotiv d’un candidat n’est pas un baby-foot...

Sauf si vous vous adressez à un candidat qui comme Pierre a failli postuler uniquement car le poste existait dans son domaine et sa localisation. Dans ce cas le baby-foot sera un vrai plus :p #Troll C’est pour voir si vous suivez toujours.

Plus sérieusement, parlez du poste, du contexte, de l’équipe, des dernières actualités, de votre propre expérience dans l’entreprise. Donnez également du contenu : partagez un livre blanc qui peut l’intéresser, un article, le dernier event où vous étiez… Et votre message prendra une toute autre tournure et une toute autre valeur.

8) En bonus : on arrête la surenchère des références à Star Wars dans nos messages d’accroche.

Et oui “le dark side of the force” de Pierre en fait partie... sorry je n’ai pas pu résister ^^


En conclusion, il ne faut pas oublier que solliciter quelqu’un reste un début d’échange ; donc “donnez de vous pour recevoir”. Pour cela, parlez de vous, livrez-vous un peu mais intéressez-vous également à la personne en face.

N’oubliez pas qu’on est tous humains : vous pouvez parler de vous sans que cela se termine en monologue ;). Et surtout, gardez en tête la valeur que vous apportez en écrivant et assurez un suivi dans les échanges que vous entreprenez ; n’hésitez pas à relancer !

Ce que j’aime chez Ippon, en tant que recruteur, c’est que nous croyons à des messages de qualité et préférons prendre du temps pour identifier les bonnes personnes.

Attention, BIENVEILLANCE avant tout !!! L’erreur est humaine. Restons réaliste et ne nions pas les copiés-collés qu’on a tous fait un jour. #MeaCulpa de recruteur : c’est en faisant des erreurs qu’on progresse ! Retenons que prendre le temps nécessaire ne nous fera pas perdre en résultat, bien au contraire. Il faut se l’avouer, notre métier c’est de l’humain, et non pas de rédiger des messages standards toute la journée !

Chers recruteurs, vous en avez marre des CVs sans âme .... soignez vos messages ... même combat !

Il y aurait bien des choses à dire sur le sujet alors n’hésitez pas à compléter, partager vos commentaires et vos retours d’expérience !

Anne-Cécile Réglier

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