Ippon met un point d’honneur à donner leur chance à des jeunes talents. Mais la société compte aussi dans ses rangs des éléments d’expérience. Bertrand en fait partie. Dans l’informatique depuis plus d’une vingtaine d’années, cela fait aujourd’hui 12 ans qu’il est chez Ippon. Une belle longévité pour un des cadres d’Ippon.
Bonjour Bertrand, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis en quelque sorte le dinosaure d’Ippon car ça fait pratiquement 25 ans que je travaille dans l’informatique. J’ai commencé dans l’industrie dans une société qui s’appelait Matra S&I et qui est devenue EADS par la suite pour devenir maintenant Airbus Defense & Space. Donc une société d’environ 200 employés qui est aujourd’hui devenue une multinationale de 40000 personnes environ.
Au tournant du siècle, j’ai voulu changer un peu de métier en passant dans le secteur du service et surtout me consacrer à la plateforme Java Entrepriseque j’avais entrevue par l’intermédiaire de CORBA . En 2000, j’ai rencontré Stéphane Nomis et depuis maintenant 12 ans je travaille chez Ippon avec lui. Je partage l’esprit sportif d’Ippon en pratiquant assez intensément la course à pieds, le triathlon et le tennis.
Tu accompagnes Ippon depuis 12 ans maintenant, qu’est ce qui t’a motivé à te lancer dans l’aventure ?
La première aventure fut de partir sur une micro-structure d’à peine 10 personnes. Mais je ne partais pas dans l’inconnu, puisque j’avais déjà travaillé avec Stéphane. Je connaissais ses qualités et savais qu’avec lui le contact humain et “l’esprit fun” seraient de la partie. Et puis, on pouvait se dire qu’on était indépendant, qu’on allait pouvoir gérer un petit peu notre façon d’envisager l’avenir malgré les risques que cela entrainait. C’était pour moi le moment ou jamais de le faire.
Quelles sont les forces d’Ippon ?
Premièrement je dirais qu’Ippon a su garder cet esprit de relation forte entre les gens : chacun se connaît et connaît ses propres qualités et ses défauts. Chacun essaie donc de tirer le meilleur des autres. Ensuite, je pense que nous avons toujours cet esprit d’aventurier avec notamment l’ouverture de nos agences aux USA et avec la création de notre espace de coworking, le Rooftop-Work. Désormais il y a aussi une certaine reconnaissance du marché que nous n’avions pas avant. C’est un grand changement dans la manière de conduire la société car aujourd’hui, quand on cite Ippon, on ne nous demande plus trop qui on est.
Tu as collaboré sur des centaines de projets, quel fût ton projet favori ?
C’est une question compliquée. Le plus marquant, même s’il commence à dater désormais, c’est le projet Espace Partenaires pour la DGA. Il est marquant dans le sens où nous étions une toute petite structure à l’époque alors qu’il s’agissait d’un projet pharaonique. La grande surprise fut que la DGA nous fasse confiance car il faut savoir que la moitié de la société travaillait sur ce projet. C’était un énorme coup de poker de notre part car un échec du projet aurait mis à mal la société. Fort heureusement cela a été un succès. Un autre projet qui m’a pas mal marqué c’est le projet France Billet / Fnac. Nous étions chez le client et nous avions vraiment réussi à obtenir la confiance des managers grâce aux personnes sur place. Le projet de la CCIP aussi car on a réalisé l’intégralité du système y compris l’hébergement et les aspects graphiques et ergonomiques, ce qui était pour nous assez nouveau. Et encore une fois nous partions de quelque chose qui s’apparentait quasiment d’une feuille blanche avec un cahier des charges complètement illisible et interprétable de multiples façons. Il fallait à la fois chercher le vrai besoin, le construire et l’exploiter. En somme un projet complet. A titre personnel, il y a un projet que j’affectionne tout particulièrement, c’est le Store Locator pour une marque de luxe.
Comment le marché a-t-il évolué depuis que tu es chez Ippon ?
Sur la période, il y a eu au moins deux grosses transformations.
La première, c’est la perception d’Ippon : au début, personne ne nous connaissait. Quand on arrivait en rendez-vous, il y avait toujours un quart d’heure de présentation durant lequel on essayait de démontrer notre expertise et notre savoir-faire. Sachant qu’on partait de rien, il fallait vraiment que les gens aient confiance. Aujourd’hui, cette période est derrière nous : les gens nous font confiance d’entrée de jeu, ce qui simplifie les choses.
La deuxième grosse transformation concerne la maturité des solutions et des architectures. En 2003, on partait sur de l’application web beaucoup moins évoluée. Aujourd’hui on “vend” plus de la solution : que ce soit du portail, du moteur de recherche ou du Big Data, on s’appuie sur des outils beaucoup plus évolués et matures.
En parallèle de cela, l’évolution du modèle d’architecture avec l’apparition du MVW (model view whatever : Angular, Ember, React…) a profondément modifié la conception même des logiciels. C’est réellement ce qui rend notre travail passionnant que de devoir en permanence se remettre en cause.
Qu’est ce qui te motive dans ton travail de tous les jours ?
Aujourd’hui, mon travail est plus axé sur des réponses à des appels d’offres et sur du management même si j’essaie toujours de garder un fort contact avec le code. Chose qui n’est pas forcément simple car je ne passe pas tant de temps que ça dans un IDE. Actuellement ce qui me motive beaucoup, ce sont des choses comme Ember.js dont je suis l’unique partisan parmi mes collègues. En fait ce qui est réellement motivant, c’est de devoir composer avec des technologies mouvantes et en évolution permanente. Une remise en cause permanente et un apprentissage permanent est toujours nécessaire. Je trouve cela intellectuellement très satisfaisant.
As-tu des conseils à donner à ceux qui débutent ?
Premier conseil que je donne vraiment à tout le monde, c’est l’humilité car dans le milieu ce qu’on apprend un jour n’est plus valable le jour d’après. On peut donc penser avoir raison sur un point et en fait s’apercevoir que non, même si c’était vrai deux mois avant. Un autre conseil important qui rejoint cette notion d’humilité, c’est d’avoir soif d’apprendre : il ne faut pas se contenter de ce que l’on sait. Il faut essayer d’être à l’écoute, d’ouvrir les oreilles, de choper les noms qui traînent. Je fais un parallèle avec la musique : on écoute en général toujours les mêmes groupes. Moi je préfère laisser traîner une oreille pour découvrir un nom de groupe et ensuite l’écouter. C’est pareil du coup avec l’informatique, quand par exemple il y a deux ans on entendait parler de Cassandra ou aujourd’hui de Spark. Pour l’anecdote, hier j’ai dépassé deux personnes dans la rue et j’ai surpris l’une d’elles dire « tu vois cette agrégation pourrie là, et bien tu pourrais la faire avec Spark ». C’est quand même impressionnant de voir comment toutes ses technologies peuvent se propager aussi rapidement !