1. L’explosion de la demande en expertise Java
Les besoins en développement Java n’ont jamais été aussi importants, et la demande va être démultipliée par plusieurs tendances de fond :
– L’arrivée d’HTML5 et d’une multitude de frameworks JavaScript/CSS est en train de considérablement moderniser le Web. Cela pousse les entreprises à revoir entièrement l’ergonomie et le design de leurs applications.
– L’explosion des smartphones et des tablettes sur Android. Android a maintenant dépassé iOS en nombre d’utilisateurs, mais surtout en termes de croissance. Les nouveaux appareils proposés par Amazon et Google sont à des prix très abordables. A tel point que le marché des “liseuses” et autres “e-book readers” est d’ailleurs en train de disparaître.
– L’hébergement d’applications Java, jusqu’ici complexe et coûteux, est en train de devenir aussi simple et bon marché que de l’hébergement PHP. A nouveau, des acteurs comme Google ou Amazon y sont pour beaucoup, ainsi qu’une multitude d’acteurs spécialisés, dont Ippon Technologies avec sa filiale Atomes.
Ces 3 tendances nécessitent toutes des compétences pointues, et réussir un projet Java “moderne” est paradoxalement devenu à la fois très facile (grâce à la multitude des frameworks et outils) et très complexe (car il faut maîtriser toutes ces technologies). L’expertise Java, c’est-à-dire la compétence et l’expérience permettant de réaliser ce type de projet va donc être particulièrement demandée cette année.
2. La guerre des géants du logiciel va s’amplifier
En 2012 déjà, les géants du logiciels comme Microsoft, Oracle, IBM, Google, Amazon, Apple ou VMWare ont arrêté de prendre des gants et se sont affrontés sur les terrains économiques mais aussi légaux (guerre des brevets, en particulier).
Cette guerre n’est pas du tout à l’avantage de leurs utilisateurs français :
– L’ensemble de ces entreprises est américaine : nous ne sommes qu’un marché qu’ils vont se partager, et les entreprises et administrations françaises vont continuer de payer très chers des logiciels et une technologie que nous ne possédons pas.
– L’évolution de Java, un moment boostée avec l’arrivée de Java EE (suite à la concurrence de Spring), va continuer de stagner. Le JCP est redevenu englué dans des guerres de tranchées qui empêchent, à nouveau, toute innovation.
Les sommes en jeu sont ici considérables, et certains de ces acteurs vont mieux tirer leur épingle du jeu que les autres : pour moi les mieux placés en 2013 sont Google, Oracle et Amazon. Et quoi qu’il en soit les vainqueurs seront américains !
3. La fin de la mode des langages “alternatifs” sur la JVM
Pour finir je vous propose une prédiction plus audacieuse et risquée : la fin de la mode des langages alternatifs comme Groovy, Scala, Jython, Clojure, Kotlin ou Ceylon. Plus précisément, je pense que seul Groovy va subsister car il est le plus populaire, l’un des plus anciens, et qu’il est soutenu par l’excellente stack Grails.
Tout d’abord, cette prédiction est liée ma première prédiction : il y a aujourd’hui tellement de nouveautés à apprendre (HTML5, mobilité, devops), que je rencontre peu de développeurs qui ont le temps d’apprendre en plus un langage supplémentaire. Et s’ils ont ce temps, il vont plutôt s’orienter vers un langage et une stack en dehors de la JVM, comme Ruby on Rails.
Cette prédiction s’appuie également sur les points suivants :
– La demande en compétences dans ces langages a commencé à stagner en 2012 : http://www.indeed.com/jobtrends?q=groovy%2C+jython%2C+scala%2C+clojure&l=
– Les très rares projets Play! que j’ai pu voir chez des clients étaient tous codés en Java
– Les langages “populaires” comme Groovy ou Scala n’ont pas de bonnes statistiques Github (nombre de “stars” ou de “forks”)
– Les projets moins populaires comme Kotlin ou Ceylon, annoncés à grand renfort de pub en 2011, ne sont toujours pas en version stable en 2013
Sur ce, je vous souhaite une bonne année 2013 et vous donne rendez-vous dans un an pour faire un bilan de l’année !